20 avril 2013

Ce que l’argent dévore

[Jour de la Terre 2013 – Info Marche pour la Terre du 21 avril : http://marchepourlaterre.org/ ]

Sumatra

Avant et après, si...   

Eh oui, depuis lundi, on ne parle que du marathon de Boston, en boucle. Bon, on peut comprendre, trois morts et beaucoup de blessés...

Je ne veux pas minimiser, mais en ce moment même, plusieurs peuples autochtones sont en train d’être radiés de la carte mondiale, simultanément aux espèces animales et végétales locales. Comment se fait-il qu’on ne parle pas de l’île de Sumatra et de ce qu’on s’apprête à y faire? Un tollé planétaire devrait être entendu… Sumatra, c’est comme l’île d’Anticosti, les îles-de-la-Madeleine, le Grand Nord, etcetera.

David Gilbert a photographié et filmé les désastres causés aux forêts tropicales et leurs habitants. Le photographe/vidéaste a produit des documentaires très percutants sur les coupes à blanc à Bornéo, le forage pétrolier en Amazonie et l'expansion de l'agrobusiness industriel dans les dernières forêts tropicales du monde. Son travail de recherche est motivé par la croyance que les informations véhiculées dans les médias ont le pouvoir de mettre en évidence les changements environnementaux radicaux qui se produisent partout dans le monde. 
À visiter : http://davidgilbert.photoshelter.com/gallery-list

Une compagnie minière de Toronto collabore avec le gouvernement indonésien à dépouiller de leur statut d’aire protégée 1,6 millions d'hectares de terres à Sumatra

East Asia Minerals reconnaît volontiers que «la province d'Aceh a déjà perdu plus d'un tiers de ses forêts au cours des deux dernières décennies seul», dit SOCP et Wahli. Le nouveau plan d’aménagement des terres approuverait également un vaste réseau de routes additionnelles. Et, dans une région déjà sujette aux catastrophes naturelles, cela pourrait amener «des conséquences catastrophiques pour les communautés et l'agriculture en aval.»

Graham Usher (spécialiste en protection de l'aménagement territorial), après avoir procédé à un examen approfondi du secteur forestier d'Aceh pour l'ex-gouverneur, explique :
«Il s'agit d'une initiative dangereuse. Les gens d'Aceh ont déjà connu par le passé d'innombrables glissements de terrain dévastateurs justement causés par ce genre de déboisement effectué au mépris des lois d’aménagement territorial. Dans les années à venir, cela se traduira par davantage de vies perdues et par des dommages incommensurables pour les économies locales.»
Usher ajoute :
«Le communiqué de presse d’East Asia Minerals est l'un des plus étranges que j'ai jamais vu. Essentiellement, la compagnie laisse clairement entendre qu'en collaboration avec d’autres compagnies d’extraction, elle mène la politique publique, notamment l'aménagement territorial d’Aceh. Non seulement s’agit-il d’un révoltant aveu de gouvernance fautive, mais la société semble même en être fière! L'aménagement du territoire devrait s’appuyer sur une analyse scientifique des qualités du terrain et des risques environnementaux : non pas sur les marges de profit d’entreprises étrangères!»

150 millions d’indigènes

Les peuples indigènes disparaissent en même temps que leur mode de vie est bouleversé. Jean-Patrick Razon, Directeur de l’ONG Survival International France, a fait de la survie des tribus son cheval de bataille : «L’ONU estime qu’il reste 150 millions de personnes appartenant à des peuples indigènes, vivant en marge de la société et plus ou moins indépendants du monde extérieur.» Un nombre réduit, tant leurs ressources naturelles attirent des politiques gouvernementales iniques. Qu’il s’agisse de pétrole, or, diamant ou…acajou.
 

SOCP – Sumatran Orangutan Conversation Programme :
Photo: Buntalshoot - orang-outang
 
Un bilan par une journaliste de Radio Canada à l’occasion du Jour de la Terre : 

Des tribus indigènes en voie d’extinction
Par Ève Christian; Blogue Science 
 
Extrait :
 
Quelle tristesse! En plus de perdre des espèces animales et végétales, notre planète est en train de se départir de certains peuples. On s’entend : on ne parle pas ici d’enrayer la ville de New York ou de Montréal, mais plutôt de perdre de petits groupes de femmes et d’hommes qui vivent sur le même petit lopin de terre, partagent la même culture et parlent le même dialecte, souvent incompréhensible d’un groupe à l’autre.
 
Sur tous les continents
 
Dans près de 60 pays, on trouve des peuples indigènes, qui ne sont pas, heureusement, tous en danger d’extinction. Cependant, ils se heurtent pour la plupart à des problèmes ou à des menaces. Ces dernières, de tous ordres, sont dans la majorité des cas reliées à la modernité. L’industrialisation tend à leur faire perdre leur langue, leur culture et leur mode de vie indigènes, souvent en les harcelant, les intimidant ou les menaçant, ce qui les oblige généralement à quitter leurs territoires.
 
Les ressources naturelles sont exploitées fréquemment pour le profit du gouvernement. L’exploitation du pétrole ou du gaz naturel pollue les forêts et les rivières, tue les bêtes et fait fuir le gibier, les industries du bois rasent les forêts avec des bulldozers. De nouvelles routes isolent les territoires entre deux tribus ou les obligent à se déplacer. Les terrains de chasse sont inondés et les terres sont envahies par des hordes de colons. Les maladies exogènes, transmises par les « civilisés », se développent en épidémies et deviennent la première cause de décès pour les tribus qui sont loin de tout établissement sanitaire. Ajoutez à cela l’alcool, apporté par les hommes de chantier, et la prostitution à laquelle sont initiées les femmes.
 
Bien sûr, on imagine ces peuples indigènes plus facilement dans des régions chaudes, à peine vêtus, avec des lances ou des arcs à la main, habitant dans des huttes de fortune. Mais il y en a aussi dans les régions froides du globe. Ils sont habillés de fourrure, chassant sur la neige et dormant dans des tentes en peau de renne où un feu doit crépiter en permanence pour garder la chaleur. Ils se nomment Guanari ou Awá au Brésil, Jarawa en Inde, Khanty ou Udege en Russie, Bushmen au Botswana, Pygmées en Afrique centrale, Aborigènes en Australie, Nunak en Colombie…
 
Chez nous aussi
Au Canada aussi, on retrouve des peuples () 
 
Suite de l’article :
http://blogues.radio-canada.ca/science/2013/04/19/tribus-indigenes-extinction/

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Dans le même ordre d’idée :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/guerre-et-misere_13.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2013/04/defaut-de-civilisation.html
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